FANTÔMES Z' ET AUTRES ROMANS...

FANTÔMES Z' ET AUTRES ROMANS...

Un premier extrait de Kay...

Un petit extrait pour vous donner le goût...

Kay....

 

- « Moi…? Moi ?  c'est … c'est ... Kay… »

Elle se tourne vers moi, elle a retrouvé son sourire qui m'enveloppe tel un gant de satin qui s'enroule et s'empare de mon cœur…je suis subjugué par son innocence teintée d'une apparente fragilité…

  Sensation fugace, je pense avoir rêvé tant cela a été vite, mais j'ai ressenti un élan  de tristesse qui a fait déferler un torrent de glace dans mes veines… Je ne sais pas si mes copains l'ont remarqué, perdus qu'ils sont dans leur brouillard alcoolisé, mais moi, j'en suis presque sûr. Le climat est à la rigolade, les plaisanteries défilent les unes après les autres, quelquefois cochonnes et accompagnées de rires grasseyants mais ça ne semble pas gêner notre passagère qui participe volontiers à la gaieté générale.

- « Et tu vas où, comme ça, cocotte? Voir ton p'tit copain? »

À nouveau, l'air triste qui disparaît aussi vite qu'il est apparu…

- « Non ! Je n'ai plus de petit copain… »

  Sylvain tente une timide approche mais je le vois qui retire sa main brusquement, comme s'il s'était brûlé, et se rencogne au fond de son dossier.  Pourtant, Kay n'a pas eu de mouvement de recul, ne l'a pas repoussé… Il se met subitement à faire froid dans l'auto, comme si l'un de nous avait ouvert une vitre. La jeune femme s'assied au bord de la banquette, pose un bras sur chacun des sièges avant , se penche, fixant la route avec des yeux immenses … sa proximité me trouble et n'eut été l'appareil que j'ai dans les mains, j'aurais osé effleurer cette peau que je devine si douce...  Elle est silencieuse puis: 

- « c'est là, à 100 mètres… »

La voix de Jacques marque de l'étonnement, il n'y a rien… en tout cas pas avant une trentaine de kilomètres…

- « Y a rien, là!  juste des arbres et aucune baraque! »

- « Si, si, regarde!  C'est là … c'est là que je suis morte il y a exactement 20 ans !…

Sous l'effet de la surprise, Jacques donne un grand coup de volant. La seconde qui suit, la voiture mord le bas côté et part en dérapage brutal,  l'arrière heurte un arbre qui nous repousse de l'autre côté de la route, je n'ai pas le temps de me raccrocher à quoi que ce soit, c'est la chute sur le côté, puis la glissade sur le toit dans un hurlement de tôles maltraitées, étincelles du métal sur l'asphalte, les rochers, dégringolade vertigineuse qui m'amène le cœur au bord des lèvres, sensation identique à celle ressentie dans les montagnes russes. Je reçois une pluie de verre cassé qui me déchire le visage et les mains avec lesquelles je tente désespérément de me protéger. Je suis catapulté contre le tableau de bord, le montant de pare brise vient à la rencontre de ma tête, explosion brutale de lumières sous mes paupières fermées. Je n'ai que le temps de penser que  je vais mourir, puis c'est le trou noir…

 



11/11/2009
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