Deux petites fourmis...
Les 2 petites fourmis
Il était une fois deux petites fourmis, l’une noire, l’autre beige, qui vivaient dans deux
colonies différentes. Elles s’aventurèrent l’une et l’autre chacune hors de chez elle, mais voilà qu’elles se perdirent… Errant dans le grand désert de la vie, elles se rencontrèrent et
décidèrent d’errer ensemble. Elles franchirent des jours de famine, des jours d’abondance, comme elles étaient juste toutes les deux, elles se créèrent de la compagnie et eurent deux petits fourmisseaux (cherchez pas dans le dictionnaire, ça n'existe pas….mais c’est mignon, non ?) qui couraient et piaillaient sans cesse. La petite fourmi beige essayait constamment de les rassembler, de leur apprendre à vivre sans ennuyer les autres… Puis revinrent de grosses journées d’orage, des jours maigres où la pitance était rare. Elles repartirent donc à l’aventure et durent même franchir une grosse rivière et là, elles eurent le bonheur de découvrir une colonie, certes petite, mais située sur un très grand territoire, qui les accepta telles qu’elles étaient, elles y firent donc leur nid. La petite fourmi beige s’occupait inlassablement à nettoyer et à entretenir son logis, à s’occuper de ses petits fourmisseaux entretemps devenus trois; la petite fourmi noire, quant à elle, travaillait avec les autres à la recherche de nourriture, elle n’était donc jamais là pour aider, pour encourager sa compagne. Elle essaya bien, mais ne put mieux faire. De plus, elle trouvait tout le temps une petite pierre, un morceau de branche, des débris de mica ou de quartz et les ramenait à la maison, le nid fut donc vite envahi, au grand dam de la petite fourmi beige qui s’échinait à ranger et à nettoyer, il fallut donc prendre un nid plus grand où toute une cellule ne servit qu’à empiler, empiler, toutes les choses inutiles que ramenait la petite fourmi noire, la petite fourmi beige n’osait rien dire, car elle se pensait en sécurité et croyait bien faire plaisir à son compagnon. Mais voilà que la nourriture se fit de plus en plus rare, de plus en plus dure à ramasser et la petite fourmi beige dut se mettre elle aussi à chercher de quoi manger. C’était, il faut bien le dire, une excellente ouvrière, car on ne sait comment, elle trouvait toujours les petits morceaux nécessaires à sa famille. Pendant ce temps, ignorant des efforts de sa compagne, la petite fourmi noire continuait d’accumuler toutes sortes de débris si bien que le petit logis en fut bientôt complètement rempli et qu’il n’y eut plus de place pour tout le monde. La petite fourmi beige, écoeurée, fit son petit baluchon, mit ses petits chaussons, ouvrit la porte et se sauva. La petite fourmi noire, voyant cela à son retour, ne comprit pas pourquoi, certaine qu’elle était d’avoir toujours fait ce qu’il fallait. Après avoir versé quelques larmes, elle décida de faire le ménage et jeta donc toutes les inutilités. Quand ce fut fait, on respira mieux dans la maison; elle s’assit donc et se mit à penser : « où vais-je donc pouvoir la retrouver? » Après avoir longuement réfléchi, elle fit ses adieux à ses enfants en leur recommandant sagesse et responsabilité, puis se mit en quête de son amie. Elle marcha, marcha longtemps, chercha partout quand tout à coup, elle vit au loin une petite fourmi beige qui marchait de conserve avec une toute petite grise avec de très grandes pattes. C’était curieux de constater que la petite fourmi beige qui n’avait jamais couru, à présent galopait presque, de plus, elle avait beaucoup maigri et sa tête pendait tristement tandis qu’elle avançait rapidement. Son compagnon de route, quant à lui, errait de-ci, de-là, cherchant des petits morceaux de choix et se gavant discrètement. Voyant cela, la petite fourmi noire se mit à courir pour rattraper sa compagne et l’avertir, mais elle ne put la retrouver. Quelques années (ou bien était-ce quelques instants…?) plus tard, elle les revit au pied d’une colline, la toute petite fourmi avec de très grandes pattes grimpait allègrement, tandis que la petite fourmi beige, exténuée, montait, mais retombait sans cesse. Quand, enfin, la grosse butte fut franchie, la petite fourmi beige, plus fatiguée et amaigrie que jamais, glissa sur l’autre versant et se perdit dans les hautes herbes.
La légende dit que la petite fourmi noire cherche encore sa compagne et que l’on entend ses appels les nuits de grand vent, mais est-ce bien une légende…?
La chose qui est sûre, c’est que la toute petite fourmi grise aux très grandes pattes, le ventre plein, court toujours après son destin…
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